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Back Street Crawler avait tout pour devenir un groupe exceptionel. Deux albums avec Paul Kossoff, l'ex- guitariste de Free (l'auteur, par là sanctifié d'emblée, du riff de All right now), qui inventaient un mix de soul et de rock que seul les anglais savent distiller (et que l'on poursuivra avidement chez Kokomo ou l'unique album de Steve Roux par exemple). Des musiciens formidables, un clavier subtiles et versatiles (John Rabbitt Bundrick, claviers de scène des Who!), une section rythmique féline, souple, virant black mais avec une atmosphère Tamise et non Detroit, un immense chanteur Terry Wilson Slesser, maître des intonations et des gimmicks soul, un grain fin et chaleureux, de la couleur plein la voix, et un feeling monumental. Pourquoi ce second album plutôt que le premier réédité également ces jours-ci : parce que Kossoff y grave un de mes solos préférés, sur la tragique et pathétique ballade soul "Leaves in the wind". Immense, si peu de notes, tellement d'intensité : il est le quatrième grand guitar heroe de cette période, avec Beck, Page, Clapton. Son influence est énorme et notamment sur le rock US (Aerosmith, Skynyrd, Black Crowes). L'art de Kossoff? Le silence, la respiration dramatique entre les notes! le son et les notes tirées vers l'infini, une détresse qui inspirait son jeu puissant, d'un lyrisme austère et cependant chaleureux. Après la disparition de Kossoff, le groupe continua dans la même vaine sous le nom de Crawler, avec Goeff Whitehorn qui eut l'intelligence de ne pas chercher à jouer dans l'esprit de Kossoff.On repulbie ces temps-ci des bandes live de Crawler souvent d'excellentes qualités où se groupe attachant explore son mélange savoureux de soul et de rock. Mais c'est incontestablement sous la houlette de Kossoff que le groupe grava ses deux plus beaux enregistrements.