voici la chronique de CHINO admin du forum RORY GALLAGHER prise avec son autorisation sur l'american music forum
décembre 1975 le premier album solo de Tommy Bolin, enregistré au mois de juillet. Avec sa superbe pochette, il est très prometteur, et pour cause: Bolin est désormais reconnu comme un grand guitariste, il va bientot intégrer Deep Purple en remplacement de Ritchie Blackmore, et le personnel de l'album est plus qu'alléchant:
* Tommy Bolin - Guitar, Lead Vocals
* Stanley Sheldon - Bass (1, 2, 3, 5, 6, 7)
* Paul Stallworth - Bass (4, 8, 9)
* Dave Foster - Piano/Synthesizer (1, 2, 3)
* Jan Hammer - Synthesizer (6, 7), drums (6)
* Ron Fransen - Piano (9)
* David Sanborn - Saxophone (6, 7)
* Jeff Porcaro - Drums (1, 2, 3, 5)
* Prairie Prince - Drums (4,
* Michael Walden - Drums (7)
* Bobbie Berge - Drums (9)
* Phil Collins - Percussion (4)
* Sammy Figueroa - Percussion (6, 7)
* Rafael Cruz - Percussion (6, 7)
* Dave Brown - Background vocals (1)
* Lee Kiefer - Background vocals (1)
On retrouve notamment les membres d'ENERGY Stanley Sheldon et Bobbie Berge, Jan Hammer (le clavier de Spectrum de Billy Cobham, le saxophoniste David Sanborn, Michael Walden, Jeff Porcaro et même Phil Collins (et Glenn Hughes, mais chut!).
Jeff Cook n'est plus au chant, c'est Tommy qui s'en charge personnellement. Et force est d'admettre qu'il n'est pas meilleur que Cook, et qu'il est plus à l'aise sur le manche, en témoigne "The Grind", le premier titre, qui n'est pas mémorable avec ses choeurs et sa production léchée. La réverb sur la batterie de Porcaro n'est pas fabuleuse non plus, sans parler du synthé daté de Dave Foster. Bref, un titre moyen à mon goût, même le jeu de slide de Bolin est un peu poussif.
"Homeward Strut" est ici gravée en studio après avoir été interprété live (cf le "Live At Ebbets Field 74"). Porcaro n'a pas un jeu bien groovy, avec un son bien propre, presque FM. Pré-Toto en somme! Le synthé hyper daté plombe bien ce titre qui avait pourtant du potentiel. On croirait entendre un titre des années 80. Le solo de Bolin est pourtant excellent, mais il est dur de faire abstraction du synthé. Un beau gachis.
Dreamer est une ballade sensible, mais pas exceptionnelle, un peu trop lacrymale à mon goût.
Savannah Woman est une ballade anecdotique, qui sent le remplissage. Bolin nous sort une petit solo sympathique et rythmique, en son clair, mais qui ne suffit pas à faire vraiment décoller le morceau.
Le morceau titre, "Teaser", est en revanche un bon titre, on retrouve enfin un Bolin en verve, mais il aurait pu éviter de chanter...
People, People est un titre curieux, entre reggae et funk, sur lequel david Sanborn sort son épingle du jeu.
Retour au jazz-rock avec "Marching Powder". Là encore, l'horrible synthé plombe le début morceau, mais à 1:15, le morceau décolle avec une rythmique funky (qui rappelle le "Calypso frelimo" de Miles Davis), et un solo -enfin!- brillant. Le synthé revient malheureusement en fin de morceau.
"Wild Dogs" est d'abord une ballade que plombe des nappes de violons joués au synthé, avant qu'une rythmique rock vienne prendre le relais avec de bonnes séquences de slide. Les violons reviennent malheureusement, alors que Bolin nous offre à nouveau de belles séquences de slide avec un son excellent.
L'album s'achève sur "Lotus". Tommy est au chant pour ce beau titre, trop court malheureusement.
Trop d'invités (et parmi eux de vraies erreurs de casting) qui cassent la cohérence d'un album, une production trop léchée, des sons datés et des compos moyennes gâchent voire plombent un album "carte-de-visite" qui aurait pu vraiment lancer la carrière solo de Bolin. Pourquoi ne pas avoir invité Cobham ou Mouzon à la place de l'insipide Porcaro? Pourquoi ces synthés pourris? Et oui, pourquoi...
Une grande déception donc en ce qui me concerne: je m'attendais à bien mieux, surtout quand on a écouté ce qu'il a fait en tant que guest ou en live. Ici, son jeu aventureux a quasiment disparu. Bolin aurait-il voulu faire un disque de songwriter? En tout cas, ça n'est pas une réussite. Dommage....