All Hell Breaks Loose est le premier album de Black Star Riders, il a été enregistré en janvier 2013 à Los Angeles
Ricky Warwick – vocals, guitar
Scott Gorham – lead guitar, rhythm guitar
Damon Johnson – lead guitar, rhythm guitar
Marco Mendoza – bass guitar
Jimmy DeGrasso – drums, percussion
Entamer l'écoute d'un album qui aurait pu porter le nom de "Thin Lizzy"
ne fut pas facile, en ce qui me concerne, tant la charge émotionnelle
fut lourde à porter d'une part et d'autre part, je ne pouvais me
résoudre à être déçu par rapport à cet album que j'attends depuis si
longtemps même si ce dernier porte le sceau "Black Star Riders". Thin
Lizzy est un groupe, qui, je le reconnais m'a accompagné durant ces
trente dernières années tant musicalement que dans d'autres
compartiments de ma vie et fut en quelque sorte le tremplin d'autres
découvertes musicales parce que Phil Lynott était un génie d'éclectisme
et un personnage à part dans le monde de la Musique. Je voulais préciser
que je ne m'étais toujours pas remis de sa disparition.
Remettons
donc les choses dans l'ordre. Les Black Star Riders sont donc un COMBO
composé de Scott Gorham à la guitare, Ricky Warwick au chant et à la
guitare, Marco Mendoza (basse et chant), Damon Johnson à la guitare et
au chant et Jimmy Degrasso (batterie) qui a abandonné la bannière "Thin
Lizzy" pour s'affubler d'un nom, somme toute, ridicule.
Mais bon, passons donc au titre à titre :
All
Hell Breaks Loose : d'entrée de jeu, il convient de toute évidence de
calquer ce titre sur une ambiance lizzienne à la fois dans le rythme
percutant et la tonalité vocale de Ricky Warwick qui n'est certes pas
aussi chaude voire même tropicale que celle d'un Lynott. On y retrouve
en termes de chant un côté Beat Of The Drum un B-side d'un titre solo de
Lynott qui figurait sur le single Old Town. 5/5
Bound For Glory :
le single accrocheur par excellence, est pompé sur le Guilty Of Love de
Whitesnake qui lui-même, fut pompé sur des twin guitars lizziennes. De
fait, l'honneur est sauf pour les Black Star Riders. Un prêté pour un
rendu en quelque sorte. Il y aurait également dans ce morceau un p'tit
quèque chose de Waiting For An Alibi matiné d'un p'tit Get Out Of Here
que cela ne me surprendrait pas. Un brillant solo comme savait le faire
le duo légendaire Robertson et Gorham vient compléter ce superbe
morceau. 4/5
Kingdom Of The Lost : après une magnifique intro
celtique sur un rythme à la Beat Of The Drum, le morceau s'oriente vers
une calvacade celtique et épique de la plus belle des façons (ça sent le
vibrant hommage au grand Phil, lui qui était passionné par les légendes
irlandaises, en particulier le héros mythique Cuchulain). Le tout est
chapeauté par un superbe chant de Warwick. Ce mec me surprend de plus en
plus agréablement. LE MORCEAU DE L'ALBUM. 5/5.
Bloodshot : un
morceau particulièrement bien enlevé peut-être plus conventionnel mais
qui se veut être respectueux d'une certaine mélodie : 4/5
Kissin'
The Ground : un rythme carré et pachydermique : telle est la ligne
directrice de ce titre un peu banal, à mon goût et qui n'accroche son
auditeur guère plus que ça. Attention, cela reste tout de même de très
haute volée en termes de composition. 3/5
Hey Judas : intro
acoustique débouchant une nouvelle fois sur un tempo lizzien très enlevé
sur un phrasé très "lynottien" de la part d'un Warwick transcendé.
Encore un côté Waiting For The Alibi en termes de rythme. Damon Johnson,
fan de Thin Lizzy, depuis toujours, nous gratifie ici d'un superbe
solo, faisant de ce titre un moment fort de cet album. 5/5
Hoodoo
Voodoo : un riff lancinant à la Sha La La se veut être la clé de voûte
de Hoodoo Voodoo, une chanson qui peu à peu, envoûte son auditeur le
tout accompagné par un Jimmy Degrasso en pleine forme. 4/5
Valley
Of The Stones : On change de registre car l'on évolue vers un morceau
bien burné après une intro guitaristique à la Helter Skelter mitonné
vers quelque chose qui aurait pu dévier brièvement vers un Train Kept A
Rollin' pour retrouver de temps à autre quelques sonorités lizziennes.
4/5
Someday Salvation : une ambiance que l'on pourrait assimiler
à celle d'un Dancing In The Moonlight en plus dépouillé et en moins
inspiré. C'est léger et ça s'écoute bien. 3/5
Before The War : On
croirait entendre Gary Moore sur ce titre au rythme syncopé à la
Military Man le tout dans une atmosphère After The War (cet album étant
le plus faible de la période hard du sieur Moore). Un bon titre qui n'a
sans doute pas la saveur de son glorieux aîné, je pense bien évidemment à
Military Man. Ceci dit, le groupe, soucieux d'observer et de respecter
une certaine ligne mélodique nous délivre ici une superbe prestation.
3/5
Blues Ain't So Bad : un titre aérien mid-tempo après ce déluge de décibels jusqu'ici. C'est sympa, voilà. 2.5/5
Right To Be Wrong : un titre bien rentre-dedans assez convenu conclut ce superbe album. 3.5/5
Bilan
général : de toute évidence, All Hell Breaks Loose a comblé toutes mes
attentes car outre le fait que le groupe respecte et défende
scrupuleusement l'identité musicale de son glorieux aîné, qui lorgnerait
davantage vers un Black Rose, celui-ci a résolument modernisé le son
Lizzy en en créant un qui lui est personnel. J'aime cet album auquel
j'attribuerai la note de 17/20 pour cette prise de risque et cette
fidélité à cet héritage qui est tout sauf un fardeau pour notre ami
Scott Gorham.
Finalement, ça valait le coup d'attendre 30 ans.
la chronique est écrite par Phil