LP
Certains l'appellent Life Live ou Live Life mais lorsqu'on lit la tranche de l'album, il est notifié 'Life' et comme je déteste avoir tort concernant Lizzy, ce sera 'Life', point barre.
Ca m'a toujours irrité au plus haut point, ces appellations erronées. Fin des considérations personnelles. :mrgreen:
Un deuxième live de Lizzy, on l'attendait, (la sortie avait été annoncée pour septembre dans le n°6 d'Enfer Magazine, et seulement dégoté le 22 novembre 1983 en import UK). En septembre, j'étais à Marseillan-Plage me disant que j'allais me le procurer à mon retour. Alors oui, je l'attendais, je l'espérais et ce, depuis 5 longues années, date de la sortie du légendaire Live And Dangerous. De superbes albums (Black Rose, Chinatown, Renegade et Thunder And Lightning) avaient fait suite à ce mythique double live et c'est logiquement que le groupe décide d'en sortir un autre et ce, malheureusement, dans le cadre d'une tournée d'adieu qui, soit dit en passant, occultera complètement la France (et là, mon p'tit père Phil, je t'en veux grave.......).
Ce qui frappe d'entrée de jeu, c'est le mix de ce live, opéré par Lynott, un mix résolument sourd mettant en avant............. la basse du sieur Lynott surtout sur l'intro de Renegade (enregistré lui sur la tournée de cet album) en face 2 du premier vinyle. On a reproché à Live And Dangerous d'être trop léché et d'avoir été refait en studio. Là, c'est du 'live and raw' surtout sur les morceaux puissants comme l'opener Thunder And Lightning, Are You Ready, Killer On The Loose, Jailbreak, Cold Sweat et Baby Please Don't Go.
Donc, ça démarre sur un incendiaire Thunder And Lightning où Lynott déploie toute sa verve vocale mais comment peut-on chanter aussi vite sans bafouiller sur un titre comme celui-là. Waiting For An Alibi ralentit le tempo mais l'Hammersmith Odeon (le groupe s'y produisit quatre soirs de suite) où fut en partie enregistré ce double live, est déjà conquis et se fait déjà entendre sur Jailbreak, une version beaucoup plus lourde que celle qui figure sur Live And Dangerous. Les artilleurs en chef que sont John Sykes et Scott Gorham se renvoient leurs soli respectifs comme le faisaient en leur temps les talentueux Jacques Secrétin et Vincent Purkart sur une mini-table de ping pong. Pas de quartier avec les Baby Please Don't Go et Holy War deux titres qui font véritablement penser à des calvacades guerrières surtout Holy War et son rythme chaloupé presque funky. Rien qu'après la 1ère face, on est déjà épuisés devant tant d'intensité.
La face 2 démarre donc sur un vibrant et pachydermique (cette basse !!!!!!!) Renegade (enregistré ainsi sur la tournée de l'album portant le même titre), lui-même enchaîné à un Hollywood d'excellente facture. Got To Give It up, c'est la minute moralisatrice du père Lynott sur les excès en tout genre. Quand on connaît son issue fatale, on n'a pas trop envie de le croire. Le rouleau compresseur est de sortie avec Angel Of Death, la basse de Lynott vrombit tel un marteau-piqueur en train de défoncer le bitume. Si Nostradamus avait entendu ce morceau à l'époque de ses prophéties, sûr qu'il aurait peut-être bien réfléchi avant de les proférer. Une version encore plus inquiétante que celle qui figure sur Renegade. Version qui débouche sur un Are You Ready de feu. A côté, celle de Live And Dangerous fait figure de berceuse.
Sinon, au "Phil" de l'écoute, on finit par s'habituer au mix de ce live bien plombé qui, je trouve, restitue bien la puissance live du groupe. Et là, je crois que certains émettront des réserves quant à la phrase précédente. Pas bien grave.
Face 3 : The Boys Are Back In Town, ze tube, passe comme une lettre à la poste devant un public déchaîné suivi d'un Cold Sweat (repris aujourd'hui par tant de monde). Son riff simple est déjà dans toutes les têtes et ce, depuis 83 sur Thunder And Lightning. Assurément, c'est SON morceau à John Sykes qu'il reprend avec efficacité. Don't Believe A Word démarre de façon comme sur le Back On The Streets du Moore pour s'achever dans une avalanche de riffs apocalyptiques. "T'es rentré à la casa, Nostra ?" Riffs percutants que l'on retrouve également sur Killer On The Loose dont la version ferait presque oublier celle qui figure sur Chinatown. Le grand Phil invite d'ailleurs l'enthousiaste public à se manifester bruyamment, ce qu'il fait sans détour.
Face 4 : celle que tout le monde connaît parce que presque tous les anciens guitaristes (Snowy White n'était pas de la partie) se réunissent en cette belle soirée (qu'on aurait voulue filmée) du 12 mars 1983 à l'Hammersmith Odeon pour une jam demeurée historique. Ca démarre sur un Emerald surpuissant avec le rebelle de service, Brian Robertson, suivi d'un épique Black Rose avec l'ami Gary Moore. Still In Love With You vient calmer le jeu avant la déflagration supersonique de The Rocker où tout le monde se réunit à coups de riffs dévastateurs comme pour sceller le destin d'un groupe unique et aujourd'hui considéré....."enfin" (oserais-je dire) comme majeur. Un testament unique pour un groupe unique (ah mince, je l'ai déjà écrit....). Un groupe qui, dans sa configuration historique, me manque terriblement... Heureusement qu'il nous reste ce type d'albums live pour entretenir la "old flame'.....