Tout à fait, Nono. C'est celui-ci :
Tracklisting
A –The Grateful Dead Dark Star 24:06
B1 –Brinsley Schwarz Love Song 4:02
B2 –Mighty Baby A Blanket In My Muesli 16:06
C1 –Marc Bolan Sunken Rags 2:36
C2 –Pete Townshend Classified 3:58
C3 –David Bowie Supermen 2:44
C4 –Hawkwind Silver Machine And Welcome 7:28
C5 –Skin Alley Sun Music 5:20
D –Daevid Allen And Gong Glad Stoned Buried Fielding Flash And Fresh Fest Footprint In My Memory 23:00
E1 –The Pink Fairies Do It 3:20
E2 –The Pink Fairies Uncle Harry's Last Freak Out 19:43
F –The Edgar Broughton Band Out Demons Out 20:00
Notes
Side A was recorded live at Empire Pool, Wembley, 8th April 1972.
Track C4 was recorded live at Roundhouse Chalk Farm, 13th February 1972.
Sides D, E & F & track B2 were actually recorded live at the Glastonbury Fayre 24th & 25th, June 1971.
All other tracks on sides B & C were recorded in the studio at various locations.
LP
HAWKWIND - Live Chronicles (1986)
Par ERWIN le 26 Septembre 2009 Consultée 3557 fois
Live Chronicles est à Hawkwind ce que Live After Death est à Iron Maiden ou Alive à Kiss : le sommet de leur carrière, sans aucun doute possible. Il fait en outre office de « best of » dans la pléthorique discographie du groupe – pas moins de 70 LP à leur actif ! –, la plupart des morceaux étant de grands classiques. C’est le cas notamment de « Master of the universe » leur morceau le plus connu, une étrangeté psychédélique née dans l’esprit dérangé de ce tordu qu’est Dave « space » Brock, la plus loufoque des rock stars, adorateur des substances illicites depuis le berceau, pourfendeur de groupies et dingue en chef du vaisseau spatial.
Ce live est éminemment Heavy Metal ; les versions disposent d’un son très clair mais merveilleusement distordu, dans lequel Huw Lloyd-Langton, soliste du groupe et second chanteur, se taille la part du lion, comme sur « Dragons and fables » ou « Moonglum », où il impose un style de chant plus soft, à l’instar d’un Buck Dharma dans BOC. Aussi bon chanteur que guitariste – ce qui n’est pas peu dire –, ce timide garçon, mascotte du groupe, tire remarquablement son épingle du jeu sur les nombreuses parties instrumentales du disque comme sur le solo de « Song of the sword ».
A cet instant, comment ne pas évoquer ces fameuses parties instrumentales, spécialité d’Hawkwind et véritable espace réservé. La beauté ondoyante de l’instrumental « The pulsing cavern », servi par les synthés démesurés d’Harvey Bainbridge et la basse exceptionnelle d’Alan Davey, est puissamment évocatrice d’Elric ; rappelons-nous Moorcock, lorsque les deux épées sont découvertes ; ce morceau n’est-il pas emblématique ? Comme dans un rêve… C’est aussi le cas de « Shade gate » plus dynamique, et remarquablement rythmé. Assurément, les speedfreaks du groupe sont aussi de magnifiques musiciens doués d’une sensibilité rare.
Brock est en première ligne à chaque instant comme sur les morceaux de bravoure que sont « Song of the sword », « Sea king », ou le très rock’n’roll « Needle gun ». On le retrouve aussi sur les morceaux plus atmosphériques comme le lancinant slow « Zarozinia », une merveille immaculée.
C’est Hawkwind en concert, donc l’occasion d’assister à de véritables joutes théâtrales : Elric, plus albinos que jamais, se mesure sur scène à toutes sortes d’ennemis, armé de sa fidèle Stormbringer, pendant le « Lord-wizard medley », interlude présent lors de chaque concert de la famille Hawkwind.
Mais le concert repart de plus belle avec la sublime ligne de basse de « Elric the enchanter », puis le diptyque « Conjuration of magnu »/« Magnu », si bien introduit par la maléfique voix de Brock.
Si l’on excepte les interludes, qui font partie intégrante des très longs shows d’Hawkwind – plus de trois heures en moyenne –, le concert ne baisse jamais en intensité. Les musiciens sont d’une technicité frappante : pas de canards ; on aurait pu s’attendre à une influence néfaste de leur surconsommation de Speed, mais non. A l’instar d’un Lemmy – rappelons que le leader de Motörhead fut pendant de longues années compagnon de beuverie et bassiste de Brock & Cie. –, ils sont aujourd’hui toujours en pleine forme, si l’on excepte Lloyd-Langton atteint de légionellose – rien à voir avec son mode de vie donc – et devenu bien faible pour son âge.
A peine peut-on relever certains morceaux ou thèmes moins puissants que les autres ; j’ai tendance à zapper l’enchaînement « Dreaming city »/« Choose your masque », où je m’endors facilement, mais c’est sans doute la seule faiblesse de ce Live qui touche souvent au sublime. Il s’agit d’une véritable communion vécue par un groupe légendaire et son public de die hards.
Le grand Multivers de Moorcock, servi par une musicalité exceptionnelle, et par sa propre voix, puisque nous pouvons l'entendre sur de nombreux interludes. A écouter en lisant les bouquins du Maître !
Du bonheur en barres !