BLACK ROSE : Joinville-Le Pont, 8/11/18
"A Joinville-Le Pont, Ponpon," il est pas venu voir le concert de
Black Rose (et pourtant, je l'avais averti....mdrrrrr) qui repartait de plus belle sur la région parisienne pour y déverser la bonne parole lizzienne. Le vrai Thin Lizzy n'existe plus depuis 1983 et donc, la parole est donnée aux tribute bands qui reprennent avec fierté et émotion ce répertoire légendaire. Par conséquent, moi j'vous dis, il aurait dû venir, le Ponpon, vu la setlist alléchante qui allait nous être proposée. Henri, grand adepte de la sphère lizzienne depuis toujours, accompagné d'un pote, Benjamin, avaient tous deux bravé la circulation francilienne pour se rendre à ce concert intimiste. Un cadre idéal, certes un peu exigu à savoir un pub doté d'un charme certain qui propose une restauration de qualité à des prix particulièrement raisonnables, un pub qui vous accueille à coups de gros riffs de tubes rock (le ton est donc donné) mille fois entendus, passés dans ce que l'on appelle le "Patrimoine Rock" avec un grand "P", le tout dans une ambiance bon enfant. Thin Lizzy fait donc partie de ce "Patrimoine Rock" et c'est donc tout naturellement que
Black Rose venait lui rendre un vibrant hommage en ce jeudi automnal. "Nous sommes
Black Rose et nous venons rendre hommage à Thin Lizzy..." Voilà, c'est dit...
Nos amis démarrent sur un dynamique Rosalie suivi sans transition de Waiting For An Alibi. Un groupe bien en place s'il en faut et ce, malgré une limitation sonique imposée par l'établissement (98 db), ce qui fait que parfois, le son paraît un peu étouffé. Il est vrai qu'à Joinville Le Pont, on est beaucoup plus coutumier des guinguettes et des flonflons alors programmer un groupe reprenant en plus du Thin Lizzy à la popularité moins affirmée que celle d'un Queen, relevait d'une tentative risquée pour le Soul Cat..
Black Rose n'en a cure et se délecte d'un Cold Sweat particulièrement heavy amenant certains spectateurs à dodeliner de la tête. Henri et Benjamin, subjugués qu'ils sont en interrompent même leur consommation de leur hamburger fort appétissant soit dit en passant, hamburger proposé avec des frites qui le sont toutes autant. Faudra que j'y retourne.....
On poursuit avec l'album Thunder And Lightning (l'album le plus heavy de Lizzy) et ce, grâce à Holy War, un morceau au rythme chaloupé que Christophe, le bassiste reproduit parfaitement. Christian, chanteur de son état s'en tire magnifiquement sur ce titre assez complexe à interpréter. Le phrasé si particulier de Phil Lynott a toujours une réelle difficulté en termes de restitution mais là, le Christian, il se fend d'une magistrale interprétation. Ensuite la version lente de Don't Believe A Word dérivant sur un déluge de soli de la part de nos deux artilleurs en chef, nous est proposée, ravissant un modeste public venu, pour la plupart, découvrir la musique du groupe irlandais.
Nos amis s'attellent à une interprétation d'Angel Of Death (pas celui de Slayer, on est d'accord ?) que je qualifierai de "très réussie", et ce, grâce à un Christian qui, grâce ses inquiétants vocaux (presque death metal) sur la partie centrale du morceau, parvient à nous remettre dans cette ambiance limite malsaine de ce titre qui, je vous le rappelle, ouvrait cet album ô combien riche musicalement, intitulé Renegade. Un des grands moments de ce set, en ce qui me concerne. Le groupe fait ainsi dans le rouleau compresseur (pire que la Mondéo quand elle est lancée à plus de 130 sur l'autoroute....
) et là, à cet instant précis, je me demande si on n'a pas dépassé les 98 db initialement prévus.....
Henri et Benjamin
Suicide et sa trame lancinante ainsi que la ballade Still In Love With You concluent cette première partie de fort belle façon. A noter également que la ballade sus mentionnée fera l'objet d'une présentation ô combien remarquée puisque Christian mentionnera le fait que l'on célèbre le 44ème anniversaire de Nightlife en ce 8 novembre 2018.
Pour cette deuxième partie, le groupe reprend sur un Emerald qui, à lui tout seul, fait un peu figure de porte-drapeau lizzien et ce, grâce à des phrasés de twin guitars absolument imparables, phrasés que reproduisent superbement nos deux six-cordistes. On sent à ce moment-là, une montée en puissance de la part du groupe. Henri m'en fait d'ailleurs part. Ca ne fait que se confirmer via un épais et incendiaire Bad Reputation suivi de l'inévitable enchaînement Cowboy Song / The Boys Are Back In Town. Ca "phile" la frite, cet enchaînement, à tel point qu'Henri me demande si une portion de frites accompagné d'un breuvage houblonné ne me ferait pas peur. Pour ça, je n'ai jamais peur
.....Je m'y résous donc sans sourciller....
Jusqu'ici, l'album Chinatown n'avait été dignement représenté et c'est donc par le biais d'un Killer On The Loose très percutant que
Black Rose tire son épingle du jeu en proposant une version pour le moins décapante. Puis, retour sur Renegade via un Hollywood (Down On Your Luck) très carré suivi des celtiques Whiskey In The Jar (repris vaillamment par votre serviteur) et bien évidemment
Black Rose sur lesquels le groupe ne peut résolument faire l'impasse. L'heure étant ce qu'elle est, il est temps donc de conclure sur une version détonante de The Rocker.
Voilà donc pour ce concert lizzien de qualité mené tambour battant par un tribute band qui n'a d'autre préoccupation que de rendre hommage avec respect et humilité à l'oeuvre énorme publiée par Thin Lizzy.