GUNS N' ROSES : Saint Denis, Stade de France, 7/7/17
Je ne pensais pas vraiment y aller à ce concert tant le sentiment d'aversion à l'égard de la "Diva" Rose était profond depuis bien longtemps. Bah oui, je n'ai jamais supporté ses petits caprices de star frustrée et gâtée dans les années 90 (décennie que j'ai trouvée très pauvre musicalement) où Monsieur Rose n'hésitait pas à annuler un concert à la dernière minute ou bien même à arriver "très en retard" sur le lieu d'un show provoquant ainsi le dépit voire la colère de ses fans les plus loyaux. M'a toujours énervé, ce mec...Et d'ailleurs, je ne comprenais toujours pas ce que l'on pouvait trouver à ce groupe.... En 92, je ne m'étais pas même pas rendu à Vincennes, c'est dire, un show que j'avais vu et écouté par la suite (le bootleg Paris, doté d'un excellent son, captait cette légendaire performance, enfin "légendaire" selon certains puisque des grands noms tels Lenny Kravitz, Joe Perry et Steven Tyler y avaient fait des apparitions remarquées) parce que sérieusement, tout ce battage médiatique autour de ce groupe me gonflait grave, moi qui continuais d'écouter mes "groupes du passé" comme Thin Lizzy, Led Zeppelin et consorts. Ouais, on me disait que je n'étais pas à la "Page" et que j'aurais dû me convertir dans l'heure qui suivait. Du coup, tout le monde m'emmerdait avec les deux Use Your Illusion prétextant qu'il s'agissait de deux chefs d'oeuvre absolus. Appetite For Destruction oui, mais pas ces deux trucs.
Et puis encore en 2015, s'était produite l'intégration au sein d'AC/DC du chanteur au bandana. Beaucoup de monde s'en était extasié, pas moi. Ce n'était pas foncièrement mauvais (quoique....), mais la seule idée de penser que ce trublion intégrait l'un des groupes que j'avais le plus chéris, me paraissait contre-nature. Déjà Brian Johnson en 1980, j'avais eu du mal mais là, c'était le "pompon". Lui, je l'avais pas à la "Bon"...
Justement, parlons-en du Ponpon qui, depuis quelques semaines, ne cessait de me tanner pour que j'y aille à ce satané concert du Stade de France. "Allez Phil, ramène-toi, le concert, on va se l'faire pour 20-30 € (
en moi-même, je me disais "c'est tout ce que ça vaut...") surtout qu'ils jouent plus de 3h. Laisse tes rancoeurs de côté et ramène ta tronche de Penchou".
Après coup et après mûre réflexion pendant de longues semaines, j'ai fait "Why not ?" avec un enthousiasme plus que relatif. Au pire, ça ne me coûtera que 20-30 petits euros.
Sous une chaleur accablante, me v'la donc parti pour le Stade de France bravant les embouteillages du vendredi soir de l'A86 en Mondéo Break (qui ressemble à un sauna qu' à tout autre chose) mais aussi les premiers départs en vacances. Sortie directe à Aubervilliers (l'ex QG de Blacky) puisque celle du SDF est déjà bien encombrée et coup d'bol, je trouve une place adaptée à ma "Vieille Dame" datant de 1996.
Le chemin qui me sépare du SDF est enquillé en un p'tit quart d'heure. L'accès n'est d'ailleurs guère facile car à un moment donné, j'en viens même à braver une sortie d'autoroute (la suivante sans doute) sur laquelle certains automobilistes ne respectent véritablement pas les 50 km/h de rigueur sur ce type de tronçon. Les abords du SDF fourmillent de monde qui s'agglutine devant le merchandising où l'on trouve notamment un t-shirt avec ce motif spécial pour ce concert parisien au prix "très alléchant" (
) de 50 €.... (voir ci-dessous). Faut pas déconner quand même....Certes, il est très beau mais bon voilà....Par contre, le prix du tour programme n'est pas exagéré (20 €). Blacky avait exercé une forme de pression morale voire du harcèlement à mon égard afin que je lui chope son programme chéri. Il est buté jusqu'à la moelle, le Blacky....
Les ancêtres, faut pas les contredire, moi j'vous l'dis....
Je patiente quelques temps avec en fond sonore le set d'un des groupes de 1ère puis Ponpon débarque "comme une fleur" sur le site. L'heure de vérité approche. On entend les Guns qui entament leur set sur un It's So Easy bien percutant suivi comme en 92 d'un intéressant Mr. Brownstone. Rentrera, rentrera pas ? Le risque de renter "à la casa" fait partie du jeu.... Jusque-là, ça a toujours fonctionné pour moi (AC/DC, Toto, Paul McCartney). Ponpon et moi arpentons les abords du stade et rencontrons un premier vendeur qui nous propose deux places en fosse pour 40 € l'une. "C'est 30 € maxi ou rien....." Il refuse notre proposition tarifaire. Pas grave. Cinq minutes plus tard, nous croisons la route d'un autre vendeur qui, d'entrée de jeu, nous fait part de son prix : 20 €. Un peu méfiants au départ car beaucoup d'acheteurs se sont souvent faits "avoir" au moment de valider les tickets. Bref sur un Chinese Democracy très convenu, nous finalisons notre transaction et nous nous procurons les précieux sésames pour franchir ainsi les différents cordons de sécurité, ce qui prendra un peu de temps. Une victoire de plus car Ponpon et moi sommes passés maîtres dans l'art d'assister à des gros concerts à prix réduit. L'habitude de faire des "concerts à 5 €" selon certains. Ponpon immortalise l'instant.
Loin d'être complet, le stade est malgré tout en parfaite communion avec ses protégés notamment sur un décapant Welcome To The Jungle. Slash est sans nul doute celui que j'ai toujours le plus apprécié au sein du groupe, et là, il intervient avec justesse et finesse. J'ai envie de dire, heureusement qu'il est là. Avec les années, il a toujours "l'Attitude" comme le vociférait Duff McKagan en 92, le solide bassiste du gang californien sur la reprise du même nom des Misfits. A noter que ce dernier optera plutôt pour un New Rose assez quelconque des Damned. Il est vrai que l'on sent également une réelle complicité avec Richard Fortus le 2ème guitariste, aux faux airs de Ron Wood, un six-cordiste très technique qui, juste avant d'intégrer les Guns, avait brillamment fait ses premières armes chez les Psychedelic Furs, Love Spit Love, Thin Lizzy (en remplacement en 2011 de Vivian Campbell) et les Dead Daisies.
Situé trop loin de la scène assez sobre, je suis contraint de prendre des clichés à partir des écrans géants. Par conséquent, désolé pour la qualité de certaines photos. Ponpon lui, s'attache à filmer les titres qui lui tiennent à coeur en l'occurrence Live And Let Die et Rocket Queen. Sur Better, ça bouge un peu trop et donc Axl Rose le fait remarquer à la sécurité car en effet, des jeunes femmes placées à la barrière, on ne les bouscule pas. Notre Axelounet se serait-il acheté une conduite à l'égard de la gente féminine ? On ira demander à Stéphanie Seymour pour savoir ce qu'elle en pense......
Et la voix d'Axl Rose dans tout ça ? Tout comme je ne suis pas fan du personnage, je ne suis pas fan non plus de sa voix. Ceci dit, sur les titres des Guns, il assure, le bougre et fait le job sans fioritures notamment sur You Could Be Mine, un titre efficace que j'ai toujours bien aimé. La version est énorme. J'en fais part à Blacky via SMS qui ne répond pas. Il est sans doute parti dormir.
J'aime bien également le batteur Frank Ferrer qui comme Richard Fortus, a officié au sein des Psychedelic Furs et Love Spit Love. Un batteur, pas forcément subtil, donc un peu "bûcheron" (Matt Sorum l'était aussi sur la tournée Use Your Illusion) qui apporte cependant fraîcheur et puissance au répertoire du groupe.
Melissa Reese, la charmante choriste.
Dizzy Reed, lui est toujours impeccable dans ses interventions, étoffant ainsi le répertoire du groupe. Civil War envoie bien la purée et redonne un peu de rythme après un This I Love un peu terne. Sur tous ces titres qui défilent sans temps mort (Yesterdays et Coma) l'homme en noir, attifé de son légendaire haut de forme, illumine ce concert, proposant des soli......................lumineux et jamais ennuyeux. Il "s'lash(e)" délibérément, le bougre....Je pense à JC, il doit être dingue, lui qui se trouve en pelouse or....Je l'imagine headbanguer furieusement (et ce, grâce à sa crinière encore longue et relativement épaisse : c'est vrai, il y en a quand même moins qu'avant, mais il y en a encore) sur un Sweet Child O' Mine endiablé, un titre qui suscite toujours l'enthousiasme du public et ce, grâce à ses célébrissimes accords qui, avec le temps, sont entrés dans le patrimoine rock. C'est l'hymne incontestable et incontesté du groupe. Sinon, pour un concert en extérieur, je trouve le son très bon sauf peut-être de temps à autre Axl Rose et sa voix parfois un peu juste, voix que l'on peine à entendre. C'est peut-être moi, vous me direz. J'ai souvent tendance à remonter le volume de la téloche en ce moment.
On aurait pu être dispensés du Wish You Were Here du Floyd et Layla de Derek And The Dominos repris ceci dit correctement à deux guitares. Mais bon, ça n'avait rien à faire là. Deux passages instrumentaux qui débouchent sur un November Rain que notre Ponpon national va se hâter d'enregistrer sur son portable. L'émotion est palpable chez notre ami puisque le long de sa joue de quinquagénaire confirmé, je crois percevoir une petite larmichette qui coule lentement mais surement. Qu'il est sensible, notre Ponpon !!!!!
Et après, on dit que les métalleux n'ont pas de coeur. C'est faux, re-faux et archi-faux. Voilà, c'est dit...
A mon avis, pour JC, ça a dû être pareil....
November Rain , je l'ai toujours trouvée assez niaise, cette chanson, mais surtout trop longue avec un Axl Rose qui se prend pour Elton John. La version ravit bien évidemment les fans qui se déchainent sur l'accélération finale. Encore une fois, Slash est impérial...Black Hole Sun en hommage à Chris Cornell récemment parti vers d'autres cieux ne laisse pas le public indifférent tant la version est empreinte d'une réelle émotion. Bien joué, les gars...Mais bon, moi et Soundgarden, ça a toujours fait 3000...
Belle version quand même....
Ponpon au taquet...
Ca méritait d'être signalé....
Only Women Bleed du Coop sert d'intro à une autre cover (cette fois-ci de Dylan), Knockin' On Heaven's Door (que le COMBO s'est littéralement approprié avec les années) superbement interprété sans le passage reggae final (ouf !!!!). La communion du public avec le groupe atteint là son paroxyme, public qui, comme un seul homme, reprend le célébrissime refrain. Sur ce coup-là, mon accent anglais n'est pas trop dégueu....
On finit sur un Nightrain dévastateur.
Erreur de setlist à mon avis, puisque le groupe ré-embraye sur deux ballades Sorry extraite de Chinese Democracy et le très bon Patience. Eh oui, l'ambiance retombe... Il nous faut attendre "l'acceptable" version du Whole Lotta Rosie(z) d'AC/DC pour remettre un peu de peps dans tout ça. Bah oui, ce vendredi, je m'étais levé tôt et par conséquent, j'ai été pris d'un p'tit coup de fatigue...
Ca se comprend, il faisait encore très chaud dans l'arène du SDF....
Re-ballade avec le mielleux Don't Cry qui, une nouvelle fois, émeut mon compagnon de route, Ponpon.
On lui demande de ne pas pleurer, bah lui, il pleure à chaudes larmes....
The Seeker des Who est bien interprété dans sa globalité en dépit du fait qu'Axl se plante sur le 2ème couplet. Après plus de 3h de show, ça peut se concevoir... Quelle générosité quand même, plus de 3h de show pour................................20 € !!!!!!!!!! C'est pas tout le monde qui ferait ça....Presque 10mn plus tard, nos Californiens concluent ce superbe show (bah oui, je le dirai à JC un peu plus tard, j'ai bien aimé ce concert) sur un Paradise City apocalytique avec feux d'artifice et confettis. Rien à dire : un bien beau concert très pro et surtout généreux dans la durée.
SETLIST
It's So Easy
Mr. Brownstone
Chinese Democracy
Welcome To The Jungle
Double Talkin' Jive
Better
Estranged
Live And Let Die
Rocket Queen
You Could Be Mine
You Can't Put Your Arms Around A Memory (intro)
New Rose (The Damned / Duff on vocals)
This I Love
Civil War
Yesterdays
Coma
Slash guitar solo
Theme From The Godfather
Sweet Child O' Mine
My Michelle
Wish You Were Here (guitar solo)
Layla (band jam)
November Rain
Black Hole Sun (Soundgarden)
Only Women Bleed (Alice Cooper)
Knockin' On Heaven's Door (Bob Dylan)
Nightrain
Sorry
Band jam
Patience
Whole Lotta Rosie (AC/DC)
Don't Cry
The Seeker (The Who)
Paradise City
A la sortie, Ponpon et moi réussissons à voir un JC comblé, bref aux anges donc. Il rêve encore éveillé, le JC.
Dans la panoplie de tous les concerts auxquels il a assistés, on sent qu'il a effectué un grand saut dans l'excellence. C'est encore la "faute" d'Axl.....
Ponpon et JC.
Avec JC.