THE WHO : Paris, La Défense Arena, 23/6/23
En live, les Who ont toujours été extraordinaires délivrant des prestations souvent incendiaires et ce fut encore le cas en ce début d'été. On ne va rien révéler pour l'instant.
En 1ère partie, un groupe français ayant pour nom The Arrogants a la lourde charge d'ouvrir les hostilités. Originaire de Lille et sorti tout droit de Carnaby Street avec leurs costumes 60's, le quatuor délivre une prestation matinée de "garage rock" teinté d'influences mod, prestation qui se révèlera être assez moyenne au final et souvent irritante de par la voix du chanteur Thomas Babczynski.
J'ai eu envie d'aller au bar pour boire une bière mais ça coûtait trop cher et donc je me suis ravisé car je m'étais déjà procuré le tour programme au demeurant très beau.
Patientons donc, les Who ne vont pas tarder à arriver. Ce qui est d'ailleurs subitement le cas pour ce 4ème show de la tournée puisqu'ils apparaissent sur un medley de Tommy comprenant donc Overture, Amazing Journey, Sparks, The Acid Queen, Pinball Wizard et We're Gonna Take It.
Après un salut assez bref au public de la part de Pete Townshend, le groupe, déjà bien place, sort ensuite l'artillerie lourde avec ce hit de 1978 le bien nommé Who Are you qui, bien évidemment, bénéficie d'une intro hyper bien calibrée. Les "Who Are You" suivis des "Who Who" bien connus sont repris par un public sage et discipliné. Le son est pour une fois bon dans cette salle. Mark, un ami présent également et posté bien plus près de la scène, me le confirmera encore cet après-midi. Puis, c'est au tour d'Eminence Front issu de It's Hard, album de 1982 d'être interprété dans une version qui balance bien. La présence
de l'orchestre dirigé par Keith Levenson qui, auparavant, a effectué des arrangements avec Kiss, Alice Cooper, Meat Loaf, Gary Burdon, Gary Brooker et bien d'autres, constitue un plus pour le groupe. Cela se traduit notamment par des interventions épisodiques mais toujours bienvenues de la jolie violoniste Katie Jacoby et de la violoncelliste Audrey Q. Snyder.
L'orchestre quitte la scène pour laisser l'opportunité d'interpréter successivement toute une série de classiques tels que The Kids Are Alright (un titre que j'ai toujours aimé), You Better You Bet, The Seeker (repris de fort belle façon par Rush sur son album de reprises, Feedback paru en 2004), Substitute, Tattoo et surtout Won't Get Fooled Again délivré dans un océan de décibels. Daltrey, à son âge avance, est encore en mesure d'assurer des prouesses vocalement parlant en l'occurrence sur les notes les plus hautes (le fameux "cri" est fidèlement reproduit...). D'ailleurs à la sortie du concert, j'entendais des spectateurs affirmant qu'il n'avait plus sa voix d'antan. "Hé, les gars, réveillez-vous, les années sont passées par là, comment voulez-vous qu'il chante ces titres souvent exigeants avec la même verve du haut de ses 79 ans ?" Il y a un autre qui effectue des prouesses, c'est l'ami Zak Starkey, fils de Ringo Starr qui n'a de cesse de laminer son kit de batterie via des contretemps souvent de haute volée. Townshend, effectivement, lui, fait du Townshend et cela, on ne peut pas lui reprocher. Behind Blue Eyes et la très belle version qui en découle, viennent clôturer le set sans l'orchestre.
La dernière partie du show est surtout concentrée sur Quadrophenia, un opéra rock qui a toujours été dans l'ombre de Tommy. Fort dommage car je le trouve tout aussi réussi. L'orchestre s'intègre parfaitement dans les compos que sont l'énergique The Real Me, I'm One et surtout la version étirée de 5:15 qui, pour moi, fait partie des grands moments de ce concert. The Rock nous plonge dans une traversée dans le temps pour laisser place à un très beau Love, Reign O'er Me.
Sans temps mort, les accords si reconnaissables de Baba O'Riley suscitent toujours autant d'enthousiasme au sein de ce public si sage et respectueux à l'égard de ce groupe fondamental. Une version où Roger Daltrey donne le meilleur de lui-même ainsi que je vous l'ai écrit juste avant.
Etonnante ensuite, cette absence de rappel. En effet, on s'attendait au moins à My Generation ou bien à un Magic Bus de derrière les fagots. Rien de tout cela. Comme deux vieux complices, Daltrey et Townshend restent tous les deux sur scène pour un ultime morceau acoustique extrait d'Endless Wire à savoir Tea And Theatre. L'émotion est évidemment perceptible à la fois chez nos deux amis et dans le public qui se doute, même s'il ne veut pas se l'avouer, que ce sera l'une des dernières fois que nous les verrons. Raison pour laquelle il fallait être là pour leur rendre hommage et ce, malgré des prix prohibitifs pour certaines sections. Un grand moment, ce concert, du moins pour moi.
Photos publiées avec l'aimable autorisation de Daniel Abecassis qui se trouvait au 1er rang :
https://www.setlist.fm/setlist/the-who/2023/paris-la-defense-arena-nanterre-france-3ba66c7c.html?fbclid=IwAR3TNEEZX0yikqg6TkpJj8V3D1paAI_BYEiOEDgK4BcoUtjmwA34sbbKNOYA la sortie du concert après moult SMS, je réussirai à voir l'ami Did (grand fan de Kiss devant l'Eternel) et ses potes avec qui nous referons le concert à coups de bonnes rasades de bière qui m'auront gentiment été offertes, me faisant d'ailleurs louper le dernier RER. Une autre aventure allait commencer.................