DEEP PURPLE : Live In Wollongong, 13/3/01
J'aime rendre service surtout quand on me demande gentiment une chronique d'album. Dans ce genre de situation, je me suis toujours exécuté avec bienveillance tout en sachant que je me garderai bien de ne pas écrire ce que je pense. Par conséquent, j'ai décidé de m'y soumettre tout en sachant que j'allais de toute évidence heurter les sensibilités de certains fans (des 'die-hards' comme on dit) et prendre des risques sans doute incalculés quant au fait que j'allais m'engager sur une planche savonneuse (je n'ai plus l'équilibre de mes 20 ans. L'ai-je toutefois jamais eu ?). D'où mon hésitation dans cette entreprise ô combien périlleuse parce qu'elle concerne le line-up de Deep Purple que j'aime le moins, celui qui sévit avec un guitariste au demeurant aimable et sympathique mais qui me laisse indifférent depuis 1995.
"Ah que oui", j'ai hésité, j'ai retourné le problème dans tous les sens et puis finalement, je me suis dit : "Advienne que pourra", je la fais quand même.
Allez, c'est parti qui m'aime me suive ou pas d'ailleurs pour lire voir incendier la review de ce Live In Wollongong 2001.
D'abord le package. Quand j'ai vu le "truc", ça m'a rappelé le In Through The Out Door du Zep. Rappelez-vous, l'album était enveloppé dans du vulgaire papier kraft qu'il fallait délicatement retirer. Quand il est sorti, je l'ai déchiré tel un sagouin sans éducation un peu comme un David Coverdale lorsqu'il présente et déballe, muni d'un "coupe-chou" les coffrets de Whitesnake qui sortent ponctuellement. Un jour, on m'a même dit : "Mais, malheureux, cet emballage zeppelinien, c'était collector !!!". C'est à partir de là que la "collectionnite" a fait partie de mon quotidien musical.
Concernant Purple, vous me direz avec ce Live In Wollongong, on avait déjà été briefés puisque nous en étions au 3ème live qui sortait avec ce "super" visuel (si on peut appeler ça un visuel en même temps).......
Allez, passons maintenant au contenu de ce live doté bien évidemment d'un excellent son. Cela en surprendra plus d'un mais j'aime assez la setlist proposée malgré quelques réserves que j'exposerai ci-après. Woman From Tokyo en opener, est un titre qui fait partie d'un de mes albums préférés du groupe (Who Do We Think We Are). Ici, il se veut être interprété de manière percutante à souhait, suivi d'un Ted The Mechanic bien enlevé. Et puis il y a ce Mary Long, sorti des oubliettes purpleiennes qui me ravit au plus haut point, un groupe qui semble en phase après 6 longues années de collaboration intensive avec le nouveau venu. On sent effectivement que le groupe se fait plaisir, affichant une cohésion sans failles sur des classiques comme Lazy, Black Night, No One Came et puis comme certains le réclamaient à corps et à cris, il y a Fools, ZE pièce maîtresse de Fireball, peut-être une approche déjà progressive au sens large du terme. Seuls, les experts purpleiens pourront confirmer ou infirmer. Jon Lord y est impérial et à aucun moment, cela est ennuyeux. Ce live nous propose également une émouvante version de When A Blind Cries, sur lequel Gillan chante admirablement bien. Un titre que Blackmore n'a jamais voulu jouer live, une très belle version que celle-ci mais, à mon sens, un chouia en dessous du Live At The Olympia '96 même si ma préférence s'oriente davantage vers les interprétations de Joe Satriani lorsqu'il a "dépanné" le groupe du 2 décembre 1993 au 6 juillet 1994. Chacun est libre d'apprécier ce qu'il veut en même temps.
Les deux morceaux suivants que sont Smoke On The Water et Speed King, deux morceaux que j'aime habituellement, ici m'ennuient au plus haut point. Smoke, c'est bien évidemment cette intro à rallonge où le sieur Morse revisite "à sa façon" certains classiques du Rock comme ce Sweet Home Alabama de Lynyrd Skynyrd à peine reconnaissable et Speed King en mode "bouillie Maïzena" indigeste limite vomitif faisant croire à une complicité de longue date entre Jon Lord et lui mais il n'en est rien. A noter en guest, la présence de l'ex-leader de Cold Chisel, j'ai nommé Jimmy Barnes à qui le groupe accorde le droit d'interpréter quelques phrasés de son Good Times. Une version qui, malheureusement n'atteint pas les sommets de celle qui figure sur le double live Barnestorming du natif de Glasgow. Eh oui, il est Ecossais, le Barnes...qui s'en tire avec les honneurs lors de cette prestation.
Après ce qui est un "calvaire" sonore pour moi, ce bon live se termine heureusement fort bien sur un Hush bien groovy et un Highway Star efficace mais assez convenu. Une bien belle sortie malgré ces deux titres un peu problématiques mais vous êtes ceci dit assurés de passer un bon moment à son écoute.