ROSE TATTOO : Paris, Cigale, 9/7/22
Je sais j'ai mis l'temps mais j'ai enfin vu Rose Tattoo. Un show prévu pour 2020, deux fois reporté à cause de de cette satanée pandémie. Ce concert était donc enfin fixé au 9 juillet 2022 dans les agendas de ceux et celles qui apprécient les Aussies depuis plus de 40 ans. Jamais vu donc et c'est donc avec un certain empressement que je prenais non pas la voiture mais les transports afin de retrouver l'ami Js64 qui avait effectué expressément le déplacement depuis St Jean-Pied-de-Port dans les Pyrénées Atlantiques. Attablé à une terrasse de café en compagnie de deux forumeurs du forum Saxon et de la fille de l'un d'entre eux, Js m'accueille chaleureusement. Je rejoins tout ce petit monde évoquant inlassablement l'actualité musicale dans une ambiance conviviale autour de Monacos.
Quelques temps plus tard, c'est l'ami Ponpon qui nous rejoint. J'aperçois soudain l'un des guitaristes, Bob Spencer pour ne pas le nommer qui fit entre autres partie des Angels et des Choirboys. Il se prête gentiment à la dédicace du dernier opus en date, le bien nommé Outlaws.
Il est temps de quitter "La Cantine", un bar qui se situe à quelques mètres de la salle. La file d'attente est déjà longue et s'étire sur une bonne cinquantaine de mètres. Qui a osé prétendre qu'il n'y aurait personne pour ce concert et ce, en pleine période estivale ?
A peine rentré, c'est tout un cercle de potes qui vous accueillent et après tout ce temps de pandémie, ça fait un bien fou de les revoir.
Le groupe censé assurer la première partie The Poor, est lui aussi australien (en même temps, c'est logique). Créé en 1986 et n'ayant que 3 albums (???) à son actif, le quatuor propose un hard rock binaire et efficace mais sans originalité. Le chanteur-guitariste, à l'ossature musculaire bien développée, occupe fort bien la scène, accompagné de façon brillante par un tout jeune guitariste. Nos compères s'acquittent d'un concert plaisant et dynamique qui obtient l'approbation d'un public déjà bien bouillant. A l'issue du show de The Poor, je prends provisoirement congé de Js afin de rejoindre les premiers rangs de la fosse sans aucune difficulté.
Place maintenant au gang de Sydney. Le groupe est aujourd'hui composé d'Angry Anderson au chant, Mick Arnold à la slide guitare, Bob Spencer à la 2ème guitare, Mark Evans (ex-AC/DC) à la basse et un revenant derrière les fûts Paul De Marco, succédant à Jackie Barnes (le fils de Jimmy). Rappelons donc que Paul a fait de la prison pour trafic d'armes.
D'entrée de jeu et ce, sans concession aucune dans un fracas de décibels, ce sont trois classiques (Rock 'n' Roll Outlaw, Rock 'n' Roll Is King et Out Of This Place), dotés d'un très bon son (ce n'est pas la Défense Arena....
) qui sont interprétés avec une fougue indescriptible. Le groupe est remonté comme jamais notamment l'ami Mick Arnold
qui s'acquitte d'une formidable prestation pendant ces trois standards incontournables. On ne pouvait pas mieux commencer.
Angry est "en colère" et cela se sent, se voit car dès le début du concert, et ce, malgré ses 74 ans révolus, il se trouve littéralement dans un état de transe et de râge et déclame véritablement ses 'lyrics', absorbé qu'il est par le hard rock binaire qu'il porte et délivre au public depuis plus de 40 ans avec les Tatts.
On aborde néanmoins du "un peu plus récent" avec Creeper et Black-Eyed Bruiser tous deux extraits de l'excellent Blood Brothers paru en 2006. Le groupe fait corps autour du Patron qui, entre chaque morceau, "se désaltère" d'un alcool fort. Quelqu'un d'ailleurs serait-il à même de l'identifier sur la photo ? Whisky sans doute ?
C'est bien connu, le passé revient toujours au galop et ce ne sont pas pas nos solides gaillards qui nous le démentiront. Assault & Battery est à l'honneur avec un Sidewalk Sally percutant à souhait enchaîné sans temps mort à Nothing To Lose, Once In A Lifetime et Man About Town de Blood Brothers. Décidément, le combo semble très attaché à cet opus. On en est déjà 5 titres.
Angry, déjà en sueur, affiche tout au long du show une attitude souriante et bienveillante à la fois. En effet, il n'hésite pas à venir serrer chaleureusement les mains des premiers rangs qui sont aux anges. Certains spectateurs très chauds et avinés à la fois, sur certains morceaux, se mettent de temps à autre à pogoter en organisant un 'circle pit' avec pour seule intention de bousculer les premiers rangs, bousculades récurrentes qui finissent par excéder mes voisins et voisines. Une jeune femme placée à ma droite, finira par repousser vigoureusement l'un des pogoteurs.
La musique reprend enfin ses droits grâce au mid-tempo Juice On The Loose qui, comme à chaque fois, fait son office et remporte un franc succès auprès d'un public composé soit dit en passant certes de sexagénaires
comme moi....... mais aussi de jeunes adolescents sans doute convaincus par leurs rockeurs de parents d'assister à ce bouillant concert.
Heureux d'être là, Angry, en transe constante, n'a de cesse de louer les Hautes Instances Divinatoires du Rock 'n' Roll déclenchant parfois chez les autres membres du gang australien, un sourire discret mais bienveillant à l'égard de cet attachant vocaliste. Retour ensuite sur Scarred For Life (j'attendais le title track.....) mais bon, c'est It's Gonna Work Itself Out qui est choisi. Pas grave, ça viendra plus tard.
Sweet Love, écarté au début de leur carrière puis miraculeusement réapparu sur Outlaws, nous est proposé dans une version particulièrement décapante. Il en est de même pour All For One. Un Bad boy For Love puis un Scarred For Life nous rappellent que le groupe s'est toujours enorgueilli d'être sans concessions, titres sur lesquels ces p*****s de pogoteurs sont de retour reformant de fait le "circle pit de la mort qui tue". Mes voisin(e)s et moi tenons le coup. Alors oui, de telles versions incendiaires peuvent susciter ce type "d'enthousiasme" car il faut dire que là, les interprétations furent carrément dévastatrices mais en ce qui me concerne, ça m'gonfle, ce type d'attitude. Là, ça fait déjà 3 concerts que je le ressasse. Il me semble que dans les 80's, il n'y en avait pas autant. A noter que pendant le morceau, Angry et Bob viennent à quelques minutes d'intervalle s'enquérir de l'heure auprès du roadie sur la gauche de la scène. Un horaire à respecter ? Sans doute.
Dans les minutes qui suivent, le groupe conclut le set pour revenir quasi immédiatement sur le pachydermique et très étiré blues rock The Butcher And Fast Eddy où les deux artilleurs en chef, Mick et Bob s'en donnent à coeur joie, se renvoyant un à un les soli incisifs (c'est à qui brillera le plus.....). C'est également le cas sur Nice Boys où les duels guitaristiques se poursuivent parfois de façon interminable. Dans cette entreprise, ils sont lourdement accompagnés par le jovial Mark Evans qui, ne désirant pas être en reste, s'invite au baroud d'honneur de ce formidable concert.
Sur la fin de concert, Angry qui a tout donné (comme d'habitude, serait-on tentés de dire) est épuisé mais conserve son sourire, ayant ainsi le sentiment d'avoir effectué une superbe prestation le confortant de fait dans l'idée que le groupe ne sera pas enclin à s'arrêter de sitôt ainsi qu'il nous l'a confirmés quelques minutes à la sortie du concert.
Justement à la sortie du concert, les die-hards sont là dans l'espoir de rencontrer leur groupe-fétiche. On attendra une petite heure, temps durant lequel nous en profiterons pour prendre quelques clichés, ma foi, fort sympathiques. En voici rien que pour vous :
Moi et Purplexed
Ponpon et Purplexed
Elody, moi, Mario et Blin Blin
Laurent, moi et Michel (dont j'ai eu le fils en 3ème, il y a 3 ans et qui d'ailleurs fut parent correspondant de la classe)...
Ils surgissent enfin coup sur coup Bob Spencer qui, lui ne prend pas le temps de signer quoi que ce soit (il l'avait, ceci dit, fait avant le concert). Paul De Marco qui a l'air très fatigué, s'efforce de faire quelques photos et quelques dédicaces, Mick Arnold lui, s'engouffre sans mot dire dans le bus, Mark Evans, quant à lui, tout particulièrement disponible et souriant, prend le temps de converser avec ses interlocuteurs et enfin Angry s'arrête de longues minutes pour se prêter à la séance de dédicaces de rigueur. Vraiment sympa, ce moment.
Avec Mark Evans. Dommage que la photo soit floue.
Avec Angry
Je fais psychopathe.....
Il se fait tard. Donc il est temps de regagner ses pénates et ce sont donc Laurent et Michel, empreints d'une gentillesse légendaire qui me ramèneront 'at home'. Merci à vous deux, les amis.
Un formidable concert donc de la part d'un groupe qui, malgré un certain âge voire un âge certain, n'a eu de cesse de faire plaisir à ses fans en donnant un superbe concert et en étant disponible très tard dans la nuit pour ses admirateurs. Bravo et merci, Messieurs !!!!!!!!!!