MARK ALBERTS / THE WILDS

Cet auteur-compositeur évolue dans un folk blues bien appuyé, n'hésitant pas non plus à approcher le boogie rock. Il a déjà publié un premier album intitulé Me And The B, il y a quelques années puis un EP intitulé I Hate Trains.





MARK ALBERTS : Sallinger B.O

Mark, j'aime ce qu'il fait et ce, depuis son premier opus Me And The B suivi d'un EP intitulé I Hate Trains. Je vous invite vraiment à réécouter ces délicieux albums. Et donc aujourd'hui, Mark réapparait via une BO composée et intitulée Sallinger pour une pièce de théâtre mise en scène par sa talentueuse fille Léa Sananes, pièce de théâtre actuellement à l'affiche au théâtre des Déchargeurs à Paris et ce, jusqu'au 18 décembre prochain.

Ca commence sur un très crimsonien New York Tsunami. On croirait entendre un Red ou un Lark's Tongue Aspic III tant le déluge de guitares vous nettoie les canaux auditifs. Un morceau entêtant qui retranscrit parfaitement le rythme effréné de la ville qui ne dort jamais. Ca se calme avec un Family Disintegration très floydien accompagné d'un banjo en fond, morceau que l'on qualifiera d'interlude. Le calme avant la tempête, me direz-vous puisque le son très rugueux et distordu vient nous rappeler que Mark est un fan de rock bien burné teinté ici de subtils contre-temps psychés voire shadowesques sur Leslie Get Your Gun. On peut parfois penser à Peter Gunn. Anna's Song nous dépeint une facette beaucoup plus débridée du sieur Alberts, un titre interprété avec brio et sensualité par la divine Juliette Raynal. Mais quelle voix !!!!!!!!!! Du talent à l'état pur.
Bird Attack se veut être un déluge de décibels guitaristiques mimant le piaillement incessant d'oiseaux en train de se disputer sans doute de la nourriture.............musicale. Moineaux, mésanges, roitelets, geais, on ne sait pas d'où ça vient mais en tout cas, le Mark, lui, il est dans son nid, bien au chaud et ce, grâce à son toucher de guitare si caractéristique.

The Death Of Henry débutant sur des accents très Chris Isaakiens évolue sur d'épais riffs distordus, Mark ayant toujours en tête d'y caler une mélodie que l'on retient.

C'est une cavalcade de riffs qui, ensuite, vous prend à la gorge. Ca s'appelle The Fearless And The Masked Beauty (La Beauté masquée qui n'a peur de rien) et l'ami Benoit Fournier, batteur de Matmatah, recruté pour l'occasion, n'a de cesse de nous démontrer son incontestable talent car le tempo, il faut le tenir imaginant bien le Mark dire à notre marteleur de service "d'envoyer la purée"...Take Me To The Mad house nous permet de souffler après cette déflagration mais ce n'est qu'une accalmie puisque Coming Through The Rye interprété par Mark et John Greaves nous propose un boogie rock d'excellente facture qui cloue tout le monde sur place. Ca me cloue tellement sur place que j'en suis marteau de cet album et ce, au bout seulement de la 2ème écoute.

Pari risqué certes mais pari gagné car à la base, entreprendre la composition de morceaux pour une pièce de théâtre pouvait s'avérer être périlleux. Bien au contraire, rien de tout cela, cet album est une totale réussite nous permettant d'asserter que notre ami a bien soigné son image de "Mark".

THE WILDS : Gagny, Bibliothèque-Médiathèque Georges Perec, 23/9/23

C'est toujours un plaisir d'écouter ce duo ô combien talentueux que composent Mark et Audrey et ce, depuis deux ans où je les ai découverts jouant ensemble de façon impromptue chez notre ami Régis. Depuis, ils se sont produits 'at home' chez Mark devant un parterre de passionnés puis en juin dernier au Klub à Paris.



Une guitare et une basse plus une boite à rythme, ça suffit pour se produire devant un public tout acquis à leur cause.

Pour un endroit aussi exigu, nos deux amis disposent d'un son tout à fait correct, j'imagine, réglé par l'ami Florian et c'est donc sur un Rock Me Baby rageur que nos deux complices entament leur set qui promet d'être "sauvage" selon leurs dires. S'ensuit une reprise très personnelle du Light My Fire des Doors délivré ici avec une fougue sans nom de la part d'une Audrey qui maltraite avec acharnement sa basse. Va t-elle (la basse) finir le concert ? On peut être appelés à se le demander. C'est un About A Girl d'excellente facture suivi du superbe I Put A Spell On You de Screamin' Jay Hawkins qui nous sont proposés. Déjà dès les premiers morceaux, certains micros de sa guitare lui jouent des tours à tel point qu'il se voit contraint de n'en utiliser qu'un. Une guitare qui aussi se veut être capricieuse puisque de temps à autre, elle se désaccorde, ceci dû à la chaleur qui règne dans la Médiathèque. Sa veste ne fait pas long feu, Mark se fendant d'un "Tiens, Phil, attrape ça !!!!!!!!!!!!!!". Mme Phil, assise près de moi, avec soin et délicatesse, la plie consciencieusement, chose que je n'aurais pas sans doute été en mesure d'exécuter.

Un tonitruant That's All Right Mama composé par Arthur Crudup, popularisé par le King, dissémine un peu plus de sauvagerie (The Wilds, on a dit) parmi les auditeurs qui se lâchent un peu plus. Ca reste assez mesuré malgré tout.

Entre les morceaux, Mark et Audrey se taquinent puis s'embarquent dans une somptueuse revisite du Love Hurts de Boudleaux Bryant que bon nombre d'artistes ont superbement repris. Là, comme ça, je pense immédiatement à la version de Nazareth et de Heart. Un grand moment d'émotion qui, de toute évidence, remue l'affect de l'assistance. Le chapitre ne se referme pas dans l'immédiat puisque le duo s'applique de façon très personnelle à reprendre le I'm On Fire du Boss. Une réussite cela va sans dire sur laquelle Mark et Audrey harmonisent avec talent leur voix. Merveilleuse interprétation.
Ensuite, And Then She Kissed Me des Crystals ravit tout particulièrement les 80 personnes réunies ce soir-là dans ce symbole de la vie culturelle gabinienne.

J'ai toujours été pour ma part un grand admirateur de Slade notamment pour ses refrains particulièrement entêtants et accrocheurs. Là, c'est un Coz I Luv' You dédié à une personne proche de Mark qui vient nous caresser nos vieilles esgourdes. Audrey qui, ce soir, a particulièrement envie d'affronter son auditoire un peu trop sage à son goût, entame un Can The Can de Suzi Quatro (on est dans le glam mais sans les paillettes) certes très personnel mais qui, en aucun cas, ne perd de sa verve, interprété ainsi, en compagnie d'un Mark qui n'est pas en reste, distillant avec soin et précision les riffs de ce tube qui a fait tourner les têtes des ados de cette époque.

Notre duo a toujours porté une admiration sans limite aux Fab Four. Il s'avère logique par conséquent qu'ils s'attèlent à une interprétation superbe au demeurant de For No One extrait de l'un des meilleurs albums des Beatles, si ce n'est le meilleur à savoir Revolver.

Le set s'achève sur deux magnifiques titres. Le premier, Let It Be Me popularisé par les Everly Brothers mais qui, en fait, provient d'une chanson de "Monsieur 100000 volts" autrement dit Gilbert Bécaud, une chanson qui est intitulée Je t'appartiens, nous est proposé avec conviction puis c'est, en compagnie de Jean, un harmoniciste particulièrement talentueux que nous avons la primeur d'un Born To Be Wild pour le moins remanié, très remanié même et surtout très long, qui vient clore ce concert captivant et passionnant.

Merci à vous deux, Audrey et Mark pour ce super moment passé une nouvelle fois en votre compagnie. Ce fut superbe de bout en bout. Vous avez du talent, laissez-le éclater au grand jour
















Réaction de l'intéressé :

Mark Alberts :
"Phil, Phil Lizzy , trop belle ta chronique, de la part d'un gars qui en connait plus qu'un rayon dans le rock dans tous ses états, ça me fait hyper plaisir ! ça me donnerait presque envie de danser au clair de lune, "Dancing in the Moonlight" d'un groupe que nous vénérons tous 2 . Un p'tit moment qu'on se connait ,et on rigole toujours autant. Let The good Times Roll !!!"

super cela Phil, j'ai déplacé le sujet ici..